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Flauberts Antike: Rom, Karthago, Pulp Fiction

Walburga Hülk


Pages 355 - 367



Résumé:
L’article interroge la présence de l’antiquité dans l’oeuvre de Flaubert. L’ Empire Romain et la „ville éternelle“ l’intriguaient notamment, laissant des traces pertinentes dans la correspondance et les textes de jeunesse et de maturité. L’essai ‚Rome et les Césars‘ (1839), rédigé à l’âge de 16 ans, en est le premier témoignage. L’adolescent, nourri de grec et de latin, se montre fasciné par la domination politique et militaire des Césars, l’ instinct de violence et les pratiques orgiastiques. Dans un style fringant et théâtral, il dévoile la „Barbarie“ (avec majuscule) mal cachée sous la surface de la civilisation. Trente ans plus tard, avec ‚Salammbô‘, il se dirige vers Carthage pour entrer dans l’ambiance de la première Guerre Punique. Loin d’être un nouvel exemple de l’orientalisme facile de l’époque, ce roman, contemporain de l’ingérence du gouvernement français dans les conflits au Liban et en Syrie, provoqua par son étrangeté et une „esthétique de l’excès“ (Kristin Thompson), soit une pulp fiction avant la lettre. Dans ‚L’Education sentimentale‘ enfin, le fratricide, inscrit dans la légende de la fondation de Rome, se répète dans le moment crucial de la Révolution de 1848, où Sénécal fusille Dussardier, l’ancien copain du cercle des amis. La révolution n’existe pas, sinon dans la signification originale de „ce qui se révolue“. À l’époque même de ce „temps de selle“ (Reinhart Koselleck) qui voyait émerger le sens historique, Flaubert se mit immédiatement à déconstruire celui-ci. C’est l’une des raisons pour lesquelles il figure parmi les antimodernes résolus.

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