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Mondlandschaft und taedium vitae

Eine Traumepisode aus Joris-Karl Huysmans’ ‚En rade‘

Stefan Bub


Seiten 109 - 124



Résumé: Le rêve lunaire de Jacques Marles, le héros d’‚En rade‘ (1886), fait écho aux résultats de l’étude scientifique de la lune au cours du 19e siècle, comme le montre la carte lunaire de Wilhelm Beer et Johann Heinrich Mädler (qui apparaît déjà dans ‚Autour de la Lune‘ (1870) de Jules Verne) à l’aide de laquelle Jacques s’oriente au milieu des plaines, monts et cratères. Aux yeux du protagoniste du roman – probablement le plus ‘pessimiste’ de Huysmans – le relief figé de la lune qu’il contemple avec sa femme Louise reflète la hantise de la décomposition naturelle, des maladies et de la stérilité. En dehors de ces thèmes décadents, l’écoeurement de Jacques, qui, avant de faire ce rêve, a déjà éprouvé „cette défaillance de tout le corps qu’entraîne le vertige des yeux perdus dans l’espace“, se situe dans l’histoire de l’effroi face au silence éternel des espaces infinis (selon le célèbre fragment de Pascal). Complémentairement, l’univers se mue en un gigantesque cachot où le rêveur rencontre toujours le trop connu ce qui rappelle certains thèmes de la ‚Passagenarbeit‘ (1927‒1940) de Walter Benjamin (‚Le Pont des planètes‘ de Grandville, Blanqui et l’éternel retour du même, l’ennui). À cet égard est significative la remarque de Louise qui clôt le rêve : « C’est plus beau, comme vue, que la terrasse de Saint-Germain ». Ainsi, Jacques Marles, voyageur dégoûté et mélancolique, reconnaît dans les déformations du paysage dénudé de la lune et les perspectives qui s’y ouvrent sur un firmament oppressant sa solitude et son délaissement.

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