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Aforismo y microrrelato – una pareja dispar

Werner Helmich


Seiten 481 - 506



Résumé
Aphorisme et micronouvelle constituent une paire de formes de prose littéraire qui – si l’on restreint la comparaison, pour les deux, aux textes minuscules de quelques lignes – semblent à première vue à la fois parallèles et distinctes, appartenant à deux modes d’expression nettement différenciés : d’un côté la prose expositive de réflexion morale, de l’autre la fiction narrative généralement pourvue d’un titre. Pourtant, en y regardant de plus près, on découvre qu’en dépit de l’effet de surprise stylistique commun aux deux formes, ni l’une ni l’autre de ces attentes ne s’avèrent fondées sans réserve. En principe, la délimitation de la micronouvelle selon le critère de la narrativité ne suscite guère de difficultés, la présence de formes verbales du passé dans certains aphorismes récents s’expliquant comme simple jeu pseudo-narratif qui n’infirme pas l’opposition fondamentale. En revanche, dans certaines prétendues micronouvelles excessivement concises, le caractère narratif se perd entièrement, de façon que celles-ci, abstraction faite de leur titre, sont absorbées par l’aphorisme, genre moins étroitement fixé et dont le critère de réflexion, généralement élidé comme acte illocutoire, est peu restrictif. Dans le cas extrême de la fusion totale, les deux formes ne sont donc pas parallèles ou complémentaires au même niveau, mais inclusives et hiérarchisées. L’asymétrie fondamentale concerne aussi le poids de leur histoire et leur reconnaissance historique comme genres littéraires : la nouvelle en tant que forme narrative fait partie des trois genres classiques, tandis que, du moins à ce niveau général, la prose de réflexion est inexistante dans les poétiques. Par contre, dans le domaine des microtextes, c’est juste le contraire : l’aphorisme est un genre à part entière largement reconnu, tandis que la micronouvelle excessivement brève reste une variante marginale qui est loin de représenter le prototype du genre narratif. Les tentatives d’unir les deux formes sous un terme neutre n’ont pu avoir raison de leur bipartition élémentaire. La théorie des « actes de langage » de Searle ne s’est montrée adaptable ni à la fiction narrative ni à la prose de réflexion. Dans les deux cas, tout divers qu’ils soient, l’auteur ne s’exprime pas comme un moi biographique mais comme instance abstraite, existant seulement dans les énoncés de ses textes, qu’ils soient narratifs ou expositifs.

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