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Krise und Kritik der Sprache in vielen Sprachen – Die Avantgarde zwischen Sprachkritik, Sprachzerstörung und Schweigen

Peter V. Zima


Seiten 155 - 173



Résumé
La perspective théorique adoptée ici est celle d’une sociologie du texte qui cherche à rendre compte de la genèse et de la réception de textes littéraires et non littéraires en s’interrogeant sur les répercussions des changements sociaux dans la langue. La littérature de la modernité tardive (du modernisme au sens anglo-américain), qui commence à prendre ses distances à l’égard du romantisme et du réalisme, a de plus en plus souvent affaire à une langue commercialisée, fragmentée par la division du travail et dépravée par l’abus idéologique des mots. L’auteur cherche à montrer que la littérature – de Mallarmé et Valéry jusqu’aux avant-gardes – réagit à ce développement à la fois social et linguistique par la destruction en tant qu’élimination de tous les stéréotypes commerciaux, idéologiques et littéraires. Ainsi, la phrase mallarméenne « La Destruction fut ma Béatrice » devient le leitmotiv de cet article. Elle réapparait sous une autre forme dans la phrase complémentaire de Valéry « Le Beau est négatif » et permet de jeter un pont du symbolisme mallarméen à l’avantgarde, dont les représentants – de Marinetti à Breton – poussent l’élan destructeur à l’extrême en s’attaquant à la ponctuation et à la syntaxe. A l’instar de Mallarmé et Valéry, ils s’en prennent à la commercialisation et l’instrumentalisation du mot par les idéologies. Comme les deux poètes, ils visent des utopies linguistiques ou esthétiques et ébauchent des utopies politiques souvent incompatibles. Bien que ces utopies soient désavouées par des auteurs postmodernes comme Alain Robbe-Grillet, Giuseppe Culicchia, Félix de Azúa et Werner Schwab, ces postmodernes renouent avec la critique du langage radicale et destructrice inaugurée par Mallarmé. Ils montrent que la postmodernité est irréductible à une littérature lisible préconisée par Eco, Fowles ou John Barth. En guise de conclusion, l’auteur montre que des rapports étroits existent entre la modernité tardive (Baudelaire, Mallarmé, Valéry) et les avant-gardes, bien qu’ils soient souvent offusqués par des différences trop facilement repérables, et que la postmodernité a aussi son avant-garde radicale, bien que celle-ci ait renoncé aux utopies modernes.

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