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Nicht Plinius und Aelian, sondern Erasmus. Beitrag

Das ,Bestiarium` in Jean-Antoine de Baïfs ‚Mimes, Enseignemens et Proverbes‘ und seine Quelle

Dieter Steland

Romanistische Zeitschrift für Literaturgeschichte, Volume 41 (2017), Issue 1-2, Page 53 - 70

Au deuxième livre des Mimes, les strophes dédiées à François d`O surprennent par leur contenu singulier. La pièce se compose d`une suite désordonnée de brèves remarques sur les mœurs des animaux et sur d`autres phénomènes naturels, dont un certain nombre est assorti d`un commentaire sentencieux, alors que les autres se présentent au lecteur comme un défilé de curiosités, ou bien comme chargées d`une signification mystérieuse qui lui échappe. À quelques exceptions près, la source primaire de tous les phénomènes naturels décrits se trouve dans la Naturalis Historia de Pline, ce que Jean Vignes signale dans les notes de son édition critique par des renvois. Quant aux modèles possibles ayant servis aux commentaires sentencieux, Jean Vignes présume que Baïf aurait été inspiré par „les bestiaires du Moyen-Age et plus encore les recueils d`emblèmes de la Renaissance.” Or, la source utilisée par Baïf n`était pas Pline, mais la section „ex Plinio” des Parabolae sive Similia d`Érasme. Dans cette section, Érasme ajoute aux phénomènes de la nature dépeints par Pline, des interprétations allégoriques de son propre cru. Ainsi fournissait-il, dès 1514, un réservoir d`idées aux auteurs de livres d`emblèmes que ceux-ci ont largement exploité. Dans la compilation d`Érasme les éléments mis à profit par Baïf ne se présentent pas d`emblée; notre article réimprime donc les strophes en question et cite les Parabolae respectives dans les notes. -- Rééditées -- plusieurs reprises, les Parabolae finissaient en grand nombre dans les bibliothèques des lettrés. Il y avait donc des lecteurs des Mimes, auxquels les emprunts faits par Baïf -- Érasme ne pouvaient échapper. Et il est très probable que Baïf, loin d`avoir voulu cacher son jeu, ait plutôt invité un nombre restreint de lecteurs -- y participer. Dans les strophes liminaires servant de préface, il dit que le poète, en se gardant bien de jeter „ses marguerites aux pourceaus“, doit transmettre „le docte message“ des Muses de deux fa‡ons différentes: „La plupart d`une mode ouverte, / L`autre part de façon couverte, / Selon la force des cerveaux.“ Or, de „façon couverte“ Baïf présente tous les phénomènes naturels dépourvus d`un commentaire. Ils revêtent ainsi pour un lecteur naïf un caractère énigmatique, tandis qu`un lecteur averti possède la clef de l`énigme: il sait qu`il peut trouver dans les Parabolae l`interprétation allégorique donnée par Érasme -- le „docte message“ que Baïf avait délibérément omis. -- Bien avant l`auteur des Mimes, Ortensio Lando s`était servi des Parabolae pour un jeu littéraire semblable. En 1548 il publie les Lettere di molte valoroso donne, nelle quali chiaramente appare non esser ne di eloquentia ne di dottrina alli huomini inferiori. Prétendues authentiques, ces lettres ont été écrites par Lando lui-même, et l`érudition, dont les épistolières font preuve, est une érudition d`emprunt que Lando avait puisé dans les Parabolae et dans d`autres compilations. Mais à quelques-unes des épistolières, Lando a donné des noms de personnages bien connus dans la société contemporaine, et ces dames savaient fort bien qu`elles n`avaient ni écrit ni reçu telle ou telle lettre. Lando avait donc pris soin qu`un nombre restreint de personnages soient mis au fait. Deux ans plus tard, en 1550, il publie un ouvrage composé de la même manière, les Oracoli de moderni ingegni si d`huomini come di donne. Dans sa préface, Lando déclare qu`il avait saisi tous ses mots spirituels en fréquentant des personnes cultivées, alors qu`ils provenaient en fait de diverses sources littéraires, entre autres des Parabolae. Et comme précédemment dans le recueil de lettres, Lando attribue quelques séries d`apophtegmes à des personnages réels, afin qu`un nombre restreint de lecteurs soient mis dans son secret et entrent dans son jeu -- un jeu littéraire ironique pour lecteurs avertis.



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