Weiter zum Inhalt

Urlaute der Vögel in Andrea Zanzottos ‚Topinambùr‘: Mit Aristophanes und Goethe auf ‚paradiesischen‘ Spuren

Cornelia Klettke


Seiten 199 - 211



Résumé
Les cris primitifs des oiseaux dans ‚Topinambùr‘ de Andrea Zanzotto
Sur des traces ‘paradisiaques’ avec Aristophane et Goethe

La deuxième strophe, avec la succession de mots « to to torotorotix / augellini lilix », se prête particulièrement comme clé pour l’interprétation du poème ‚Topinambùr‘. La série de syllabes en tant qu’imitation du chant des oiseaux dans la comédie ‚Les Oiseaux‘ d’Aristophane constitue la toile de fond pour le ton appellatif du poème : la quête d’un monde meilleur pour cette plante sauvage, originaire de l’Amérique précolombienne, qui est parvenue à s’imposer comme plante cultivée jusque dans les jardins de la civilisation (« fin dentro i giardini »). Ce n’est qu’avec la réécriture de la comédie d’Aristophane par Goethe que se révèle le lien entre les oiseaux et la plante (le topinambour) dans le texte rhizomatique de Zanzotto. Chez Aristophane déjà, les oiseaux déplorent que leur habitat leur ait été enlevé. Goethe renforce le motif de la migration, inhérent au drame antique, et reprend les idées écologiques du poète grec. Ce faisant, il intègre déjà, comme le fera plus tard Zanzotto, la perspective de l’indigène. Goethe se sert de la métaphore des mauvaises herbes pour évoquer les oiseaux chassés de leur habitat, tandis que chez Zanzotto, la métaphore des mauvaises herbes se rapporte au topinambour. En se fondant sur le métaphorisme des oiseaux, Goethe projette également sur la flèche du temps les origines de la vie. L’intertextualité du poème de Zanzotto avec la vision de Goethe se révèle à travers le rapport au « monde primitif » (« Urwelt ») et à « l’oeuf » : « Ur-giallo lilix ». Aristophane déjà évoque de manière parodique la cosmogonie orphique de l’oeuf en tant qu’origine du monde. « Ur-giallo lilix », une formule linguistique absolument hermétique, apparaît dans l’ensemble du poème de Zanzotto comme une source d’énergie universelle. Elle permet avec le préfixe « Ur- » l’allusion aux origines de la vie, avec le terme « giallo » le déplacement textuel des fleurs jaunes du topinambour au jaune de l’oeuf et avec « lilix » l’écho plurilingue à l’imitation des oiseaux chez Aristophane, ici « Toro toro toro torolililix ! ». Il faut constater en plus une dimension paléontologique de Torotix, dont découle un double codage. Inspiré par la séquence de sons « torotix » dans la comédie d’Aristophane ‚Les Oiseaux‘, le nom a été rapporté à la découverte d’un os datant d’une ère géologique plus ancienne et associé au flamant rose (Phoinikópteros). L’homme semble absent de ce monde de Zanzotto faisant allusion à des idées de la théorie de l’évolution. Il y va de la découverte des forces primitives biologiques qui sont projetées à titre d’exemple sur le ‘destin’ bioculturel du topinambour. Les forces résistantes de la nature, le combat darwinien pour l’existence qui laisse disparaître les uns (l’extinction des monstres) et donne aux autres une chance à travers leur intégration dans l’espace de la culture, s’inscrivent en tant que lignes d’énergie/ de force et intensités dans l’infrastructure du poème. Pour autant, l’homme aussi est implicitement pris en compte, et ce de manière métonymique à travers les « giardini ». Avec l’écho du chant de l’oiseau chez Aristophane (« toro toro toro torotix »), Zanzotto introduit la trace hétérologique de l’oralité dans son écriture. La trace de l’inconnu d’un niveau culturel archaïque plus ancien passe par un oiseau : torotix apparaît pour ainsi dire comme un ‚mot originel‘ (Urwort), un bruit des origines. Le ‘mot originel’ suggère l’écho du chant d’un oiseau depuis le jardin d’Éden et donc la quête poétique de Zanzotto de la langue originelle unique du paradis avant la confusion des langues.

Empfehlen


Export Citation